Adopter une démarche de sécurité routière des infrastructures Abonnés
Approfondir l’étude des projets
Avant de définir un aménagement routier, moins d’un quart des collectivités a recours à une « étude d’incidence des projets sur la sécurité routière » (EISR). Selon la directive 2008/96/CE du 19 novembre 2008, cette démarche présente un caractère obligatoire pour tout projet concernant un axe routier trans-européen ou toute autre route dont le financement fait appel à des fonds européens. L’EISR se déroule en phase de planification initiale, avant l’approbation du projet d’infrastructure. Elle évalue ses incidences sur la sécurité routière et explicite ainsi les choix effectués. En outre, l’EISR aide la collectivité à optimiser ses investissements puisqu’elle comporte une évaluation coûts/avantages de chaque option envisagée.
En phase de conception de son projet routier, la collectivité dispose de deux possibilités d’études complémentaires. D’une part, un « contrôle extérieur de sécurité » qui analyse de manière exhaustive les caractéristiques de sécurité de l’aménagement projeté. D’autre part, un « audit étude », destiné à vérifier que ces caractéristiques ont été convenablement intégrées dans le processus de conception.
Accompagner la mise en service
Près de 60 % des collectivités pratiquent un « audit avant mise en service » (PMS). Il consiste à relever tous les critères techniques susceptibles d’altérer la sécurité routière. Cependant, contrairement aux inspections qui peuvent être effectuées en interne par une équipe collégiale, il est préférable de confier l’audit PMS à un expert extérieur à la collectivité.
Dans les 6 à 12 mois suivant l’ouverture de la route aux usagers, la collectivité a la possibilité de réaliser un audit de début d’exploitation (DEX). Il consiste à vérifier le bon fonctionnement de l’aménagement compte tenu du comportement adopté par les usagers. Une procédure à laquelle plus des trois quarts des collectivités n’ont pas recours alors qu’elle permet d’apporter rapidement les ajustements nécessaires.
Suivre l’exploitation de la route
En phase d’exploitation, le « patrouillage » consiste à parcourir le réseau concerné à intervalles réguliers. Il permet d’effectuer des relevés de trafic, de détecter des événements et surtout de repérer des anomalies sur le patrimoine routier, qui seraient susceptibles d’en altérer la sécurité. Cette démarche peut être programmée, notamment par catégories de réseaux.
À l’inverse, le « suivi des accidents » est un moyen d’analyser a posteriori les failles de sécurité. La collectivité peut utiliser les données statistiques issues des fichiers Bulletins d'analyse des accidents corporels (BAAC) que remplissent les forces de l’ordre. Il est possible de recueillir d’autres données complémentaires en analysant les mains courantes, la presse locale, les informations provenant des pompiers ou celles qui figurent dans les procès-verbaux des forces de l'ordre. Cette démarche permet de faire remonter les secteurs nécessitant les travaux les plus urgents.
Quant aux « inspections de sécurité routière des itinéraires » (ISRI), elles consistent à programmer des visites périodiques du réseau routier dans le but d’identifier des points d’amélioration. Cependant, la plupart des collectivités y a recours après des accidents ou suite à des demandes ponctuelles. Autre point de vigilance, les ISRI sont souvent réalisées en interne alors qu’elles s’avèrent plus efficaces lorsqu’elles sont confiées à des intervenants qui ne connaissent pas le réseau.
Envisager des améliorations
La démarche « Sécurité des usagers sur les routes existantes » (SURE) est destinée à faire évoluer les infrastructures existantes. Elle comporte quatre étapes : une étude d’enjeux de sécurité portant sur l’ensemble du réseau afin de hiérarchiser les itinéraires présentant le meilleur potentiel de gains de sécurité, un diagnostic ciblé sur ces itinéraires afin de définir des améliorations, un plan d’actions et son évaluation.
Quant aux « enquêtes comprendre pour agir » (ECPA), les collectivités les diligentent le plus souvent en interne suite à des accidents mortels. Elles permettent d’analyser de manière approfondie tous les facteurs ayant contribué à un accident et de faire émerger des modifications à apporter à l’infrastructure dans le but d’éviter qu’il ne se reproduise.
« Démarches de sécurité routière, enquête auprès des services gestionnaires de réseaux routiers », disponible sur www.cerema.fr
Jean-Philippe ARROUET le 06 décembre 2018 - n°1116 de La Lettre de l'Environnement Local
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