Organiser un garage municipal Abonnés
En premier lieu, la prévention concerne la conception des ateliers qui nécessitent un très bon niveau d’éclairage. L’INRS préconise de favoriser l’éclairage zénithal en ménageant des baies translucides sur une surface au moins égale à 10 % de la toiture Ces surfaces pouvant être celles des ouvertures servant au désenfumage. Elles devront cependant être doublées par des barreaux afin d’éviter toute chute sur les personnels. Partout où le recours à l’éclairage artificiel s’avère nécessaire, il doit atteindre le seuil réglementaire de 300 lux. Cependant, les interventions plus minutieuses nécessiteront un éclairage d’appoint, de type baladeuse, de 500 à 1 000 lux.
Autre risque : les nuisances sonores dangereuses pour la santé au-delà d’une exposition de 80 dB(A) pour huit heures de travail ou de 130 dB(C) en crête. Une opération comme le dégonflage d’un pneu produit 115 dB(A). L’usage d’une clé à choc génère entre 100 et 105 dB(A). Il est possible de réduire cet impact en choisissant certains équipements dotés de silencieux, en installant des matériaux d’absorption phonique sur les parois du local, voire en équipant les agents de protections auditives. À l’intérieur de l’atelier, les zones dévolues aux déplacements à pied seront matérialisées distinctement des zones de manœuvre des véhicules. Ceux-ci seront stationnés en marche avant. Si le local peut accueillir plusieurs voitures, il est préférable de fixer un sens unique de circulation et de prévoir une entrée et une sortie distinctes.
Conformément à la norme NF X36-109 sur l’ergonomie et la manutention des charges, les outils et les pièces détachées seront disposés à une hauteur comprise entre 0,75 et 1,10 mètre. Pour éviter les chutes, des aires de rangement seront aménagées près de chaque poste de travail afin d’éviter que des objets soient laissés au sol. En outre, ce dernier sera recouvert d’un revêtement non glissant mais adapté à un lavage régulier pour éliminer les résidus de graisse et d’huile.
Sécuriser les interventions
Lors des opérations sur les véhicules, les personnels se trouvent exposés à un risque chimique lié aux carburants (sous forme liquide ou de gaz d’échappement), aux produits de dégraissage (solvants, alcools, acides…), aux produits de carrosserie (peintures, solvants, apprêts, vernis). La prévention exige de rechercher les produits les moins dangereux possibles, de faire l’inventaire des produits existants et de leurs risques, et de définir des mesures de protection (par exemple limiter les poudres et les aérosols, isoler les locaux administratifs des ateliers, ventiler les locaux...) dans un plan qui sera intégré au document unique de prévention des risques (une méthodologie est disponible sur le site www.seirich.fr). Les déchets devront être stockés dans les mêmes conditions de sécurité (risque d’inflammation ou d’explosion). Les poubelles devront être conçues dans un matériau ininflammable, être ventilées ou fermées hermétiquement. Les opérations de dépoussiérage, de soudage ou celles émettant des gaz d’échappement imposent un système d’aspiration dédié suffisamment puissant (de l’ordre de 600 m3 par heure). Par ailleurs, les agents devront être informés des risques liées à chaque tâche et dotés des EPI adaptés, maintenus en bon état, et remplacés régulièrement. Des fiches décrivant les risques et mesures propres à chaque opération sont disponibles dans un outil en ligne (OIRA disponible sur inrs.fr/garages).
Faciliter les manipulations
Le travail sur les véhicules implique la manipulation de charges lourdes. Afin d’éviter des troubles musculo-squelettiques, des aides à la manutention devront être proposées pour les charges supérieures à 25 kg ou pour celles dont le déplacement nécessite plus de 9daN de force. Il existe notamment des équipements pour déposer les roues ou pour rendre mobiles les fûts d’huile ou de graisse. Par ailleurs, des moyens de levage sûrs (ponts élévateurs maintenus en bon état et installés sur une dalle stable) sont à privilégier plutôt que des fosses. Bien que moins coûteuses, elles occasionnent de nombreuses chutes.
Enfin, certaines tâches doivent faire l’objet d’une attention plus poussée, notamment l’utilisation de liquides sous pression (pour le lavage, le graissage ou la peinture), le nettoyage et le dégraissage (risque de projection), l’intervention à proximité des airbags (risque de brûlure).
« Réparation et entretien des véhicules automobiles légers », ED 6282 est disponible sur www.inrs.fr
Jean-Philippe ARROUET le 23 mai 2019 - n°1127 de La Lettre de l'Environnement Local
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