La préoccupation croissante des collectivités pour la préservation de la biodiversité et la nouvelle compétence GEMAPI, regroupant la gestion des milieux aquatiques et la politique de prévention des inondations, constituent un contexte favorable au recours à l’ingénierie écologique. Celle-ci se définit comme l’utilisation du vivant, végétal ou animal, dans le but de gérer ou de restaurer des écosystèmes. Cette démarche présente un intérêt écologique mais également économique puisqu’elle remplace, totalement ou partiellement, le recours à des travaux de génie civil. Illustration avec la couverture végétale des berges d’un cours d’eau qui les stabilise sans avoir à réaliser des ouvrages en béton, ou encore avec la restauration de la continuité des cours d’eau qui crée naturellement des zones d’expansion de crues. En outre, ces techniques s’avèrent pérennes car les écosystèmes ainsi restaurés rendent de meilleurs services (par exemple, prévention des inondations, conservation des espèces, dépollutions des sols et des eaux dans un même périmètre). L’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (Astee) publie un ouvrage destiné aux gestionnaires des milieux aquatiques afin d’appréhender les impacts du recours au génie écologique. Il propose notamment une analyse multicritère qui croise les avantages et les inconvénients d’un projet avec ses différents bénéficiaires pour guider les décisions d’investissement. L’ouvrage approfondit quatre types d’actions qui concerneront de nombreuses collectivités : la restauration de cours d’eau et la lutte contre les inondations, la gestion des eaux pluviales en milieu urbain et périurbain, l’amélioration de la qualité de l’eau entre les zones périurbaines et agricoles, les habitats en zones portuaires.
« Ingénierie écologique appliquée aux milieux aquatiques, pour qui ? Pour quels bénéfices ? » est disponible sur www.astee.org
Jean-Philippe ARROUET le 22 novembre 2018 - n°1115 de La Lettre de l'Environnement Local